Mon GR20 - Suivi de ma progression par micro-messages

Je le concède, en Corse, sur le GR20, bien que nous soyons en pleine Nature et sans croiser grand monde, nous sommes loin des grandes étendues sauvages et inhabitées de certains pays ou territoires.

Donc pas besoin de disposer d'appareils sophistiqués tels que des émetteurs satellites de géolocalisation type Spot ou autres.

Néanmoins en cas de problème, assurez-vous d'avoir votre téléphone mobile à portée de main et non au fond de votre sac à dos. Et veillez à le protéger tout de même. Ce serait stupide de l'avoir dans votre poche et que sur le moindre rocher il prenne un coup fatal !

En dehors de ces préoccupations liées à un éventuel secours, pensez aussi à vos proches.

Étant souvent seul en randonnée et bien que disposant des équipements de communication et de localisation nécessaires, il est sympathique d'informer ses proches qui, naturellement, s'inquièteront toujours, mais aussi de les prévenir de votre progression au cas où il vous arriverait quelque chose !!!

Avant mon départ, ils disposaient de ma feuille de route, et d'une carte avec les refuges, ainsi qu'un petit "road book" où les refuges étaient indiqués, les durées et dénivelés et un petit commentaire sur le profil de l'étape.

Voici donc un aperçu des micros messages que je leur envoyais (quand le réseau était disponible) :

• Jour 1 - étape 1 : ok - 8h au lieu de 6h30 - que de la montée - épuisant
  
• Jour 2 - étape 2 : ok - 11h30 au lieu de 7h - arrivée a la lampe frontale très difficile. Que des montées et des descentes en haute montagne - très épuisant et cassant - genou tordu au moins 6 fois
  
• Jour 3 - étape 0 - trop épuisé. Je suis resté une journée (hier) au refuge pour reprendre des forces, me reposer, manger et calmer le genoux. Je suis réparti ce matin et suis en vu du prochain refuge Stagnu
  
• Jour 4 - étape 3 : ok - 8h au lieu de 6h.. - montées et descentes sur blocs, dalles et éboulis - escalades et désescalades avec le sac. Dur dur. Étape épuisante encore ...
  
• Jour 5 - étape 4 : ok - 10h au lieu de 6h.. - montées en prairie et passage seul du Cirque de la Solitude : magnifique, physique, en partie dans les nuages et puis descentes sur blocs, dalles et éboulis. Étape inqualifiable ...
  
• Jour 6 - étape 5 et 6a : ok - 12h30 au lieu de 8h30 - belle étape : passage en prairie puis montée très raide sur des dalles pour passage de col et redescendre en prairie le long d'un beau ruisseau (truites) et une grosse descente sur pierre et traversée en forêt. Arrivée au castel du Vierjo à 20h45
  
• Jour 7 - étape 6b : ok - 9h30 au lieu de 6h.. - très belle étape cool : passage en forêt sur une courbe de niveau, montée de deux cols St. Jean et bocca a Reta pour enfin atteindre le magnifique lac Nino, ses pozines et des chevaux et poneys sauvages. Arrivée au refuge cool mais super mal aux cuisses et mollets. Ce soir il faut très froid et humide
  
• Jour 8 - étape 7 : ok - 9h au lieu de 6h30 - très belle étape avec les Lac Capitello, Melo et Rinoso mais dure et encore épuisante. Ce matin il gelait presque et tous les jours le soleil tape très fort surtout au dessus de 2000m. Les contractures cuisses, jambes et épaules sont bien installées.
  
• Jour 9 - étape 8 : ok - 7h au lieu de 6h30 - variante de l'étape classique du GR20 qui passe uniquement par les crêtes. Belle étape très ensoleillée et très ventée permettant de voir les deux cotés de la Corse (haute et base ou 2A et 2B) avec au loin la vue d'Ajaccio. Quels beaux passages avec pas mal de gaz en dessous. En plus des contractures cuisses, jambes et épaules, ce matin je me suis pris un gros banc en bois sur l'orteil droit. Il ne manquait plus que cela. Ce soir je n'ai pas ôté les chaussettes de crainte d'arracher les pansement et de découvrir l'ampleur des dégâts.
  
• Jour 10 - étape 9 : ok - 9h au lieu de 6h30 - très raide montée suivi d'une interminable descente d'un dénivelé de 1200m permettant à mi parcours de passer à côté de la cascade des Anglais. La fatigue accumulée m'a fait chuter dans les broussailles et un ruisseau. Plus de peur que de mal ce qui m'a laissé un sentiment d'insécurité. Le reste de la descente c'est faite au 1/4 de la vitesse du pas du légionnaire.

Bizarre, bizarre !!! à postériori, je constate que plus j’avançais et plus mes messages se rallongeaient !!!